En mettant un point d'exclamation à Phèdre ! François Gremaud réinvente ce monument du théâtre classique et le décortique avec beaucoup d’humour.
Ce Phèdre ! de Racine pourrait avoir en sous-titre : conférence espiègle et insolite. La salle de spectacle devient salle de cours, et nous, devant un Romain Daroles en jeune professeur exalté qui veut nous transmettre sa passion ardente pour Phèdre, nous rions.
Seul sur scène, armé d'un livre, le comédien campe tous les personnages et fait revivre sous nos yeux la force des passions à l'oeuvre dans la pièce. Habité d'un enthousiasme communicatif pour la langue classique, il retrace d'une verve cocasse la descendance mythologique des personnages, démêle l'intrigue foisonnante, déchiffre la beauté merveilleuse des alexandrins... Ajouté au titre, le point d'exclamation – ou point d'« admiration » comme il était appelé à l'époque – vient marquer l'émerveillement du metteur en scène et de l'interprète et leur amour pour un théâtre toujours aussi vivant. Tout en humour, François Gremaud coupe le mal « à la Racine » et fait de cette grande tragédie classique une odyssée moderne et joyeuse. Le drame qui se noue est, « en vers » et contre toute attente, une ode à la vie, un hymne à la joie.
Né en 1975, François Gremaud est un auteur, metteur en scène et comédien suisse installé à Lausanne. Après une formation à la mise en scène à l'INSAS de Bruxelles, il fonde en 2005 la 2b company, structure de production de ses propres créations comme Re (2012) ou Conférence de choses (2013), mais aussi du collectif Gremaud/Gurtner/Bovay comme Chorale (2013) ou Western dramedies (2014). Il crée des univers singuliers, poétiques et drôles pour provoquer l'étonnement. François Gremaud aime à dire que chercher la joie est autant poétique que politique.
1677
Créée en 1677 et interprétée depuis par les plus grandes comédiennes, Phèdre est la tragédie en vers la plus célèbre de Racine. Dans cette oeuvre phare du classicisme, l'auteur reprend des thèmes antiques et dépeint les ravages de la passion et des amours impossibles entre fatalité et malédictions divines, afin de susciter l'horreur et la pitié.
Texte : festival-avignon.com
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