Du hip-hop à Salazie

Quand la culture urbaine s'invite en milieu rural !

Les TÉAT Réunion ont pour mission de donner accès à la culture au plus grand nombre et notamment au publics les plus isolés. Salazie, de part son enclavement fait partie de ses villes. C'est pourquoi en partenariat avec le REP de Salazie et la compagnie Soul City, les théâtres départementaux soutiennent et portent ce projet "Danses urbaines".

Pendant un mois, des élèves de plusieurs écoles de Salazie ont pu s'initier au Break dance ! Un projet ambitieux monté en partenariat avec le Rectorat de la Réunion et particulièrement la délégation académique à l'éducation artistique et à l'action culturelle. Un projet porté notamment par Pierre Barbier, coordonnateur REP de Salazie. Il nous raconte.

Quel était le projet ?

A Salazie, ce projet de danses urbaines en a surpris plus d’un, tant au niveau des établissements scolaires que des possibles partenaires. Un véritable challenge qu'ils ont relevé haut la main. Le projet devait se dérouler en novembre 2020, au terme du festival Total Danse avec la compagnie comorienne TCHE ZA, invitée pour son dernier opus. Deux danseurs de la compagnie devaient alors rester en résidence pendant deux semaines sur Salazie afin d’initier des élèves de CM2 et de 6e au KRUMP, cela devait se conclure par une battle inter-établissements. Suite à la crise sanitaire et ses contraintes, la compagnie TCHE ZA  n'a pas pu être programmé, c'est donc la compagnie locale Soul City qui s'est proposée, en particulier l'un de ses danseurs, Olivier Flaconnel dit BBOY JOYEUX.

 

 

Quels étaient les objectifs de ces ateliers de danse ?

Le projet avait pour objectifs non seulement de sensibiliser les jeunes à la découverte d’une autre culture mais également de leur permettre de prendre confiance en eux. Dans ce public on comptait un certain nombre d’élèves scolarisés en ULIS (Unités Localisées pour L'Inclusion Scolaire). Le projet s’est voulu inter-degré, rassemblant trois écoles primaires (Mare à Martin, Mare à Vieille Place et Bois de Pomme) et le collège Auguste Lacaussade de Salazie. 

Le projet a débuté en novembre 2020 par une sensibilisation auprès des différents élèves participant au projet sur la culture urbaine et la danse hip hop. Les élèves ont ensuite pu assister à la grande "Battle de l’Ouest" au TÉAT Plein air avec BBOY JOYEUX. Une opportunité rare pour ces salaziens, qui a émerveillé petits et grands.

 

 

Comment ça s'est passé ?

La résidence d'Olivier Flaconnel s'est organisée au mois de février 2021, chaque établissements a bénéficié de 8 heures de formation. Ces jeunes danseurs en herbe ce sont rapidement pris au jeu, les plus motivés continuaient même à danser hors intervention, dans la cour de l’école, pendant la récréation, continuant à se perfectionner et montrant aux autres élèves ce qu’ils apprennaient. Cette pratique assidue leur a permis de canaliser leur énergie et souvent d'évacuer les tensions accumulées.

 

 

Le projet prévoyait initalement une battle finale inter-établissements, mais le protocole sanitaire ne le permettant pas cette rencontre n’a pu avoir lieu. Chaque établissements a donc organisé une battle de démonstration en son sein, devant les élèves des autres classes.

Les battles ont chacune débuté par une chorégraphie commune permettant aux élèves de faire la démonstration des différentes figures apprises. Dans un second temps, des battles individuelles ont eu lieu, sans pour autant qu'il y ai eu de vainqueurs. Les élèves, pour certains très timides, ont su se dépasser en se mettant en avant devant un public et les élèves de classe ULIS s'étant particulièremnt investis dans ce projet, nous ont montré l'étendue de leurs possibilités. Le public a su apprécier la performance de leurs camarades et espère à son tour pouvoir s’essayer à cette pratique. 

 

 

Et la suite ?

Les enseignants ont été conquis par ce dispositif et espèrent pouvoir étendre cette pratique à l'ensemble de leurs classes. Afin de poursuivre la pratique du Breakdance, précédemment initiée au cours de ce projet à Salazie, les enseignants d’EPS du collège Auguste Lacaussade souhaitent se former dans cette discipline et la proposer dans leurs cours. Cela leur permettrait de s'appuyer sur un autre support pour développer les compétences travaillées normalement en danse et en gymnastique.

 

 

♦ Après ces mois de travail et d'investissement, élèves et enseignants se rêvent assister aux épreuves de Breakdance lors des Jeux Olympiques de Paris en 2024 ! 

 

Photos

Illustration : Illustration : Danse urbaine Salazie