Août- décembre 2025

NOU TIEN BO, NOU LARG PA

 

C’est une saison qui s’ouvre dans la continuité d’un mouvement affirmé : celui d’un théâtre qui respire avec son territoire, un Téat Déor attentif aux battements du monde.

 

Quatrième saison, mais surtout deuxième année de plein exercice, d’un cycle désormais déployé : le souffle est là, les gestes s’affinent, les liens se tissent. Les spectacles trouvent leur place, les artistes croisent les publics, les festivals jalonnent les mois comme des respirations partagées. Nous mesurons avec joie l’écho rencontré : salles habitées, échanges nourris, curiosité renouvelée. Non comme une démonstration, mais comme une promesse tenue. Une démocratisation assumée, construite sur le socle d’un soutien à la création locale. Mais cet élan, nous savons qu’il reste fragile. L’inquiétude gronde dans le champ culturel : incertitudes budgétaires, inquiétudes sur l’avenir des métiers, tensions diffuses qui traversent les institutions comme les compagnies. Nous avançons avec ambition mais avec lucidité et réalisme.

 

Créer, accueillir, transmettre, c’est chaque fois réaffirmer qu’un théâtre vivant est un théâtre traversé par le souffle des artistes, des spectateurs, des équipes et de tous les partenaires et mécènes. Face aux contraintes, nous réaffirmons ce que nous écrivions dès notre premier édito : aucun théâtre ne se construit seul. Aucun avenir ne se dessine en opposant les artistes aux scènes, les coûts aux ambitions, la création à l’exigence. Nous ne ferons pas tenir un écosystème en réduisant les cachets, en multipliant les formes allégées, en sacrifiant le

collectif au profit de la survie isolée. Les solutions ne viendront pas du repli mais du lien. Elles s’inventeront ensemble, chacun avec ses contraintes, mais aussi avec sa responsabilité.

 

L’ouverture à l’autre, aujourd’hui, n’est pas un voeu pieux : c’est un acte de résistance.

 

Thierry BOYER

Directeur Général, Directeur Artistique

Théâtres départementaux